samedi 8 octobre 2011

La restauration scolaire, marionnette de l’industrie agroalimentaire?

Par un décret et un arrêté parus au Journal officiel le 2 octobre 2011, le ministère de l’agriculture a fixé un nouveau cadre réglementaire à la restauration scolaire. Basé sur les recommandations du Groupe d’Etude des Marchés Restauration Collective et Nutrition (GEMRCN), celui-ci prône la diversité de la structure du repas, composé d’une succession de 4 ou 5 plats. Concernant la qualité nutritionnelle des menus, un produit laitier doit figurer à chaque repas, ainsi qu’un apport suffisant en fibres et en fer. L’eau et le pain doivent être proposés en libre service, contrairement au sel et aux sauces. Les repas trop sucrés et trop gras doivent être limités, avec notamment pas plus de 4 produits frits sur 20 repas. Enfin, les établissements doivent veiller à ce que les fournisseurs livrent des produits dont la taille des portions est adaptée à l’âge de l’enfant, en misant sur les produits de saison.

Mais, bien que louables de prime abord, ces nouvelles normes ne privilégieraient pas que l’intérêt nutritionnel. Selon l’association L214, la recommandation du GEMRCN ne met pas en avant des besoins nutritionnels mais des produits. Elle impose ainsi des seuils minima de viande de bœuf, veau, agneau, de poisson et de produits laitiers. Dès lors, comme le souligne Jacques Boutault, maire du 2e arrondissement de Paris, ce décret répond beaucoup plus aux volontés des industries agroalimentaires, soucieuses de placer le produit de leurs élevages intensifs, qu'à de réelles intentions de qualité nutritionnelle. Initiateur de menus scolaires composés à près de 70 % d’aliments issus de l’agriculture biologique ou labellisés AOC ou Label Rouge, dont un repas végétarien par semaine, l’élu déplore un modèle alimentaire dépassé. De fait, celui soutenu par les autorités ministérielles repose sur une agriculture qui privilégie l’élevage animal, 
aux impacts environnementaux attestés
Cécile Cassier