vendredi 11 novembre 2011

OGM: le retour? Et l’homme mutera vers le zombie…


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Le géant de l’industrie chimique allemand BASF a demandé à la Commission européenne l’autorisation de cultiver et de mettre sur le marché des pommes de terre OGM destinées à l’alimentation humaine. Son « avantage » : elle serait résistante au mildiou…
« Fortuna », c’est le nom donné à cette merde destinée à faire la fortune des empoisonneurs patentés. En cas d’autorisation, elle sera sur le marché dès 2014 ou 2015.
Rappelons que BASF, n°1 de la chimie en Europe n’en est pas à son coup d’essai : il a déjà obtenue en 2010 de Bruxelles l’autorisation de commercialiser la première pomme de terre OGM, baptisée Amflora et – parait-il - uniquement destinée à l’industrie de la pâte à papier. Ben voyons. S’ils nous le disent…
Deux OGM seulement sont autorisés à la culture en Europe. Il s'agit du « célèbre » maïs MON810 de Monsanto et donc de cette patate « industrielle » pomme de terre Amflora. Cela ne devrait pas s'arrêter là. BASF développe un colza transgénique enrichi en oméga-3, destiné à la préparation culinaire et aux compléments alimentaires. Un partenariat avec le groupe agroalimentaire américain Cargill qui permettrait de produire à bas prix une huile « riche en acides gras polyinsaturés oméga-3 », qui pourrait être mise à la disposition de l'industrie agroalimentaire et pharmaceutique « d'ici la fin de la décennie ».
Les frites OGM vont donc bientôt sévir… Et risquent de transformer à terme les gogos qui les boufferont en pittoresques zombies…

Voici à cet effet un article remarquablement clair – même moi j’ai compris ! – traitant des dangers des OGM, de TOUS les OGM sur le métaboliste humain :

Par Bahram Houchmandzadeh Directeur de Recherche au CNRS
Je ne suis pas un anti OGM ; ceci dit, un article parut récemment dans une revue prestigieuse devrait faire avancer sérieusement le camp des adeptes du principe de précaution. L'article n'a pas eu beaucoup d'écho dans la communauté scientifique pour l'instant. L'article montre que les gènes des organismes que l'on mange peuvent modifier notre fonctionnement. 
1- Contexte. L'article concerne les microARN que l'on digère et  il me faut un peu de place pour l'expliquer. L'administration d'une cellule vivante est divisée (moléculairement parlant) entre une banque de données et des travailleurs. La banque de données (une sorte de  disque dur de la même capacité qu'un DVD pour les humains) est appelé ADN. Les travailleurs sont appelé les protéines. Tout le fonctionnement extrêmement complexe d'une cellule est effectué ou dirigé par les diverses protéines (les cellules humaines ont environ 25000 protéines différentes). L'ADN peut être vu comme un immense manuel dont chaque page contient les instructions pour fabriquer une protéine particulière. Ces pages sont appelées les gènes. Certaines protéines "lisent" certaines pages (gènes) et construisent les protéines correspondant à ces pages. Bien que l'ADN humain contienne 25000 gènes, à chaque instant, dans une cellule, on ne peut trouver qu'un petit nombre de protéines effectivement construit, est c'est l'ensemble de ces protéines  en activité qui détermine le fonctionnement d'une cellule. C'est pour cela que les cellules de foie, de l'œil  ou de la peau, bien que possédant exactement le même ADN, ont des activités si différentes.
En 1960, Jacob et Monod ont fait une découverte fondamentale : entre l'ADN et la protéine, on passe par une étape intermédiaire qu'on appelle l'ARN messager. Il faut voir ces derniers comme une photocopie des pages intéressantes et précieuses du manuel (des gènes donc) qui est jeté à la poubelle une fois la construction de protéines achevée.  
Pendant longtemps, l'ARN paraissait comme le parent passif et pauvre de l'ADN et de la protéine. Au fur et à mesure que nos connaissances ont progressé, l'ARN a pris une place de plus en plus importante et certains ont même envisagé que le monde vivant ait commencé par ces molécules. Depuis la fin des années 1990 l'ARN a acquis le statut d'une molécule centrale à travers la découverte des microARN. On s'est rendu compte que certaines pages du manuel (des gènes)  ne contenaient pas des instructions pour construire des protéines, mais pour construire des petits ARN qui n'étaient pas  une étape intermédiaire, mais  le  produit final. Le rôle de ces ARN est de contrôler la production d'autres protéines. Par exemple, si le microARN A est produit, alors la protéine n'est pas produite. 
2- L'article en question. Dans leur article, la vingtaine de chercheurs chinois qui sont co-auteurs démontrent la chose suivante : contrairement à ce qu'on pensait jusque là, quand on mange quelque chose, les microARN de la chose mangée ne sont pas dégradés lors de la digestion, mais certains trouvent leurs chemins vers l'intérieur de nos cellules. De plus, les microARN des autres espèces que l'on mange peuvent avoir un rôle dans le contrôle de la production des protéines dans nos cellules.    
Voilà deux dogmes brisés d'un seul coup. Concrètement, ces chercheurs ont trouvé dans le sang des humains (chinois) énormément de microARN. En séquençant ces ARN, ils se sont rendu compte que certains de ces microARN provenaient du monde végétal, et ils ont tracé un de ces microARN au riz. Ces microARN ont donc été dans nos cellules (de foie) à un moment ou un autre et sont passés de ces cellules dans le sang ensuite. Ils ont démontré cela sur des souris. Ils ont ensuite démontré que ce microARN étranger (le riz étant une espèce très différente de l'humain ou de la souris) peut contrôler la production dans les cellules de la souris d'une classe importante de protéine qu'on appelle des LDL, responsable du transport du gras (comme le cholestérol) dans le sang. 
 3- Conséquence. L'article peu paraître très technique, mais sa portée est très grande. Premièrement, on croyait jusque là que les gènes que l'on ajoute au patrimoine de nos plantes n'ont aucune conséquence directe chez nous, puisque tout le matériel génétique est dégradé et digéré quand on mange. Deuxièmement, ces gènes provenant d'une espèce très loin de nous ne pouvait avoir un rôle de régulation chez nous. Ce sont ces deux croyances que cet article vient de briser. Certes, on n'ajoute pas (encore)  des séquences codantes pour des microARN dans les OGM; ceci dit, cela démontre que le matériel génétique que l'on mange n'est pas forcément dégradé. On mange du riz depuis très longtemps et nous savons à priori qu'il n'est pas nocif pour nous. Mais qu'en est il des gènes que l'on apporte des autres espèces lointaines que nous ne connaissons pas (evolutionnairement parlant) ? Nous manquons de recul pour avoir une réponse à cette question.
Par Bahram Houchmandzadeh Directeur de Recherche au CNRS
Article publié dans Médiapart le 26 octobre 2011
http://blogs.mediapart.fr/blog/Bahram%20Houchmandzadeh
A diffuser largement !



http://blogs.mediapart.fr/blog/victorayoli/081111/ogm-le-retour-et-l-homme-mutera-vers-le-zombie