mardi 23 août 2011

PEUT-ON NOURRIR LA PLANÈTE GRÂCE À L’AGROÉCOLOGIE ?


Rapporteur spécial des Nations-Unies, Olivier De Schutter a besoin des médias pour faire entendre son message. Il peut compter sur Marie-Monique Robin, qui vient de lancer sa propre maison de production audiovisuelle.

Comment nourrir les gens : c’est le titre provisoire du documentaire que prépare Marie-Monique Robin, et qui inaugurera sa nouvelle maison de production audio- visuelle, m2rfilms. Après Le monde selon Monsanto et Notre poison quotidien, la journaliste veut en effet démontrer qu’une agriculture « sans pesticides et sans chimie » est une alternative possible au modèle agricole « industriel ». Une bande- annonce du futur film, déjà en ligne sur le site de m2rfilms, présenteHugh Grant, PDG de Monsanto, Jean-Charles Bocquet, directeur de l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) et Jérome Péribère, de Dow AgroSciences, qui affirment à tour de rôle qu’il est impossible de nourrir l’humanité sans recourir aux pesticides et aux engrais chimiques. En contrepoint, MMR met en scène le juriste belge et professeur de droit à l’Université catholique de Louvain Olivier De Schutter, qui rétorque : « C’est une croyance non fondée. Nous n’avons jamais voulu croire à l’efficacité d’un modèle agricole diffé- rent et nous n’avons donc jamais essayé de montrer qu’il pouvait être hautement productif. »

Unis au sein de la FIDH
L’intervention d’Olivier De Schutter dans un documentaire de Marie-Monique Robin n’a rien de surprenant. Les deux personnages ont de nombreuses fréquentations communes. En effet, avant d’avoir été nommé rapporteur spécial des Nations-Unies sur le droit à l’alimentation en 2008,Olivier De Schutter était secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), un poste précédemment occupé par l’avocat parisien de MMR, Me William Bourdon. Comme ce dernier, Olivier De Schutter milite de longue date pour les droits éco- nomiques et sociaux des « victimes » des sociétés transnationales. C’est d’ailleurs cette raison qui l’aurait conduit à s’intéresser aux questions agricoles. « L’alimentation permet de poser la question de l’im- pact de la mondialisation économique sur les droits de l’homme », déclare-t-il, pour expliquer les motivations de son travail au sein de l’instance onusienne. Tout naturellement, Olivier De Schutter s’est entouré de plusieurs anciens collaborateurs de la FIDH. Dans sa garde rapprochée figure notamment Gaëtan Vanloqueren, qualifié d’« agroéconomiste », et aujourd’hui son principal conseiller sur ce dossier. Formé lui aussi à l’Université catholique de Louvain, Gaëtan Vanloqueren a été le porte-parole d’Actions Birmanie. À ce titre, il a participé à plusieurs missions d’enquêtes coordonnées par Olivier De Schutter, alors secrétaire général de la FIDH. Le volet juridique du dossier birman était pour sa part suivi par Me Bourdon qui, dès 2002, a porté plainte contre TotalFinaElf pour son action en Birmanie. Le combat contre les multinationales est donc une passion commune pour William Bourdon, Marie-Monique Robin et Olivier De Schutter.


Lire la suite:
http://www.agriculture-environnement.fr/spip.php?article752