samedi 31 mars 2012

Guatemala: La marche des communautés indigènes et rurales pour la défense de leurs terres

Des centaines d'Indiens et de campesinos (paysans) guatémaltèques ont participé à une marche de 9 jours pour défendre leurs terres, protester contre les relocalisations forcées, et attirer l'attention sur tous les problèmes qui concernent les communautés rurales. Cultural Survival explique [en anglais] :
Cette marche est organisée par le Comite de Unidad Campesino, (CUC) [Comité pour l'unité paysanne] pour attirer l'attention de l'Etat du Guatemala ainsi que des médias locaux, nationaux et internationaux sur les problèmes auxquels sont confrontés les paysans et les Indiens des régions rurales qui forment la majorité du pays.

Le rapport poursuit :
Les responsables du mouvement ont publié un communiqué de presse,Déclaration de la Marche pour la Résistance, la Dignité, et la Défense de notre Terre et nos Territoires, qui formule les revendications suivantes - rappels des griefs depuis longtemps exprimés par les paysans et indigènes au Guatemala :
  • Suppression de la dette agraire imposée aux fermiers par l'Etat ; juste redistribution de la terre pour que chaque agriculteur ait au moins un terrain qui lui permette de cultiver de quoi subvenir à ses besoins
  • Fin des relocalisations forcées, en particulier dans la Vallée de la Polochic, Département d'Alta Verapaz, où le problème perdure. Des centaines de familles ont été violemment chassées de chez elles pour faire place à des plantations de palme africaine et de sucre en mars 2011.
  • Fin de la persécution et de la condamnation des populations indigènes qui combattent pour leurs droits, dont les 8 femmes autochtones de San Miguel Ixtahuacán contre qui un mandat d'arrêt est prononcé pour avoir dénoncé ce qui se passe dans la Mine de Marlin.
  • Annulation des concessions pour l'exploitation minière, pétrolière, hydroélectrique et pour la mono-culture.
  • Ratification des lois par le congrès en faveur des communautés autochtones démunies, dont la loi 4087, loi pour des médias communautaires, qui légaliserait la radio communautaire.
James Rodriguez, photographe et blogueur a publié un reportage photo [en espagnol] de l'arrivée des marcheurs dans la ville de Guatemala le 26 mars 2012 :
Después de 9 días y 212 kilómetros, la Marcha Indígena, Campesina y Popular por la defensa de la Madre Tierra, contra los desalojos, la criminalización y por el Desarrollo Rural Integral, llegó al centro de la Ciudad Capital. Según miembros del Comité de Unidad Campesina (CUC), se estima que alrededor de 15,000 personas participaron en esta novena y última jornada.
Après 9 jours et 212 kilomètres, la marche populaire des autochtones et des paysans pour la défense de notre Terre Nourricière, contre les expropriations, les condamnations, et pour un développement rural intégré, est arrivée au centre de la capitale. Selon les membres du Comité pour l'unité paysanne (CUC) près de 15000 personnes ont participé au 9ème et dernier jour de la marche.


Source:




lundi 26 mars 2012

Forum Alternatif Mondial de l’Eau 2012 - La Déclaration de Marseille

mercredi 21 mars 2012

"Nous nous engageons à des actions solidaires avec les droits humains des Palestiniens, y compris le droit à l’eau"
NB : cette déclaration a été signée par l’UJFP
20 Mars 2012

Palestine Occupée – Depuis des années, dans le cadre des contrôles du respect par Israël des traités relatifs aux droits de l’homme qu’il a ratifiés, le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies et d´autres organismes de l’ONU ont pris Israël en flagrant délit de violation du droit des Palestiniens à l’eau et à l’assainissement.


En 2010, l’Assemblée Générale des Nations Unies et le Conseil des Droits de l´Homme ont adopté des résolutions qui, ensemble, réaffirment que « les gouvernements sont responsables au premier chef de l’accès à tous les droits humains, y compris le droit à l’eau et à l’assainissement."


Pourtant, les violations par Israël du droit des Palestiniens à l’eau et à l’assainissement ne font qu’augmenter. Entre 2009 et 2011, Israël a démoli 57 citernes de récupération d’eau de pluie et 40 puits dont les Palestiniens dépendent pour leur subsistance. La destruction militaire des infrastructures palestiniennes d´adduction d’eau est à la fois une violation directe du droit de l´homme à l’eau et un crime de guerre selon la quatrième Convention de Genève.


La consommation moyenne en eau des ménages des Palestiniens connectés à l´eau courante est moins de la moitié de ce qui est recommandé quotidiennement par l’Organisation Mondiale de la Santé et 1/6e de la consommation moyenne des ménages israéliens. Certaines des familles les plus pauvres dépensent la moitié de leur revenu pour s’approvisionner en eau.


L’obstruction mise par Israël au développement de l’accès à l’eau et de l’assainissement pour les Palestiniens a empêché ces derniers de produire davantage d’eau, comme convenu dans le cadre du "processus de paix" des Accords d’Oslo. Cette obstruction a aussi contraint les Palestiniens à un état de dépendance qui les oblige à acheter de l’eau à la compagnie nationale israélienne des eaux Mekorot. Mekorot coupe régulièrement l´eau fournie aux communautés palestiniennes afin de maintenir un service ininterrompu aux colonies israéliennes en Cisjordanie.


Le Mur illégal d’Israël, qui passe par des terres reconnues internationalement comme palestiniennes, coupe les Palestiniens de zones qui pourraient fournir un complément annuel de 90 millions de mètres cubes — Il n’est que de comparer ce volume à la fourniture totale d’eau courante de la Cisjordanie, qui est juste de 180 millions de mètres cubes, y compris l’eau achetée à la compagnie nationale des eaux israélienne.


Le siège de Gaza empêche l’entrée des pièces de rechange, de matériaux et d’énergie nécessaires au fonctionnement quotidien des réseaux d’eau et d’eaux usées, et empêche le développement cruellement nécessaire de ces réseaux. Une mission d´enquête des Nations Unies sur le conflit de Gaza a révélé qu´Israël a intentionnellement pris pour cible et détruit des puits, canalisations, usines de traitement des eaux usées, réservoirs d’eau et la station d’alimentation principale. Plus de 90% de l’eau extraite à partir de puits municipaux dans la bande de Gaza est impropre à la consommation humaine. Depuis 2005, Israël a endommagé ou détruit plus de 300 puits dans une « zone tampon » imposée unilatéralement par Israël à l’intérieur de la Bande de Gaza. Selon la loi internationale sur l’eau, Gaza a droit à une part équitable et raisonnable de l’eau de l’aquifère côtier, y compris de ses portions situées à l’intérieur d’Israël.


Israël n´a commencé à permettre que récemment de nouveaux projets de traitement des eaux usées dans les Territoires Palestinien Occupés. Après des années de retard, et l’assassinat d’un travailleur en service, les projets dans la bande de Gaza sont actuellement mis en œuvre depuis qu’Israël a détecté des eaux usées non traitées ou partiellement traitées rejetées dans la mer de Gaza près de l’usine de dessalement d’Ashkelon (a 12,5 km, ou 7,8 miles, directement au nord de la Bande de Gaza). Quinze ans après Oslo, Israël entrave directement le développement des installations de traitement des eaux usées en Cisjordanie en utilisant des moyens d’abord bureaucratiques, puis militaires. Israël a payé un million de shekels à un entrepreneur, en admettant avoir commis une faute lorsque l’armée a arrêté un projet de traitement des eaux usées qui avait été préalablement autorisé. Les systèmes d’évacuation des eaux usées des quartiers où vivent des Palestiniens ayant la nationalité israélienne sont souvent défectueux, alors qu´ils paient des impôts égaux ou supérieurs à ceux d’autres citoyens israéliens. Un certain nombre de colonies israéliennes déversent leurs eaux usées non traitées, directement dans les villages palestiniens.


Le régime israélien de discrimination institutionnalisée des Palestiniens en Israël, en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza constitue un apartheid selon la Convention sur l’Elimination et la Répression du Crime d’Apartheid. Le Tribunal Russell sur la Palestine a conclu dans sa session la plus récente au Cap, en Afrique du Sud, que « la domination d’Israël sur le peuple palestinien, où qu’il réside, revient collectivement à un régime unique et intégré d’apartheid". Un récent rapport parlementaire français a condamné la politique israélienne de rétention d´eau aux Palestiniens et l’a qualifiée d’"apartheid".
Les violations par Israël doivent être considérées dans le contexte de la Nakba de 1948, l’expulsion systématique et le déni du droit internationalement reconnu de retour de la majorité des Palestiniens chassés de leurs maisons. Depuis la création de l’Etat d’Israël, des milliers de sources anciennes, de citernes, de puits, d’oueds et de cours d’eau ont été illégalement pris aux Palestiniens. Israël a également modifié le caractère hydrologique du terrain qu’il occupait, par exemple, avec le drainage de Buheirat el Houlé (vallée de Hula) par le Fonds National Juif (FNJ-KKL) dans les années 1950, et le détournement des eaux du cours inférieur du Jourdain, contribuant à un rétrécissement dramatique de la Mer Morte. Ce mois-ci, Israël a démoli le village bédouin d’Al Araquib dans le désert du Néguev pour la 36e fois afin de permettre au FNJ de planter une forêt et « faire verdir le désert ».


Nous lançons cette déclaration qui appelle les citoyens conscients du monde entier à agir pour le droit à l’eau des Palestiniens, tandis que les membres du mouvement mondial pour le droit à l’eau s’organisent pour résister à la privatisation de notre patrimoine commun de l’eau. Nous lançons cette déclaration ici à Marseille, en France, hôte du Conseil Mondial de l’Eau, un groupe de réflexion et de pression d´entreprises fondé par des sociétés multinationales et par la Banque Mondiale. Alors que le Conseil Mondial de l’Eau lance le 6e Forum Mondial de l’Eau promouvant la privatisation de l’eau et des services d’assainissement, nous dénonçons les entreprises membres de ce Conseil qui tirent profit de la privatisation de l´eau et des services d’assainissement au niveau mondial. Nous dénonçons en particulier la compagnie transnationale française Veolia, fournisseur de services d’assainissement à la colonie israélienne illégale de Modin Illit qui colonise des terres palestiniennes, qui déverse illégalement des déchets en provenance d’Israël dans la vallée occupée du Jourdain, et qui profite des services de transport d’apartheid qui desservent des colonies illégales, tout en refusant de desservir les Palestiniens. Nos luttes sont intimement liées. En résistant aux entreprises et aux Etats profiteurs des violations des droits de l´homme en Palestine, nous résistons également à la discrimination dans l’accès à l’eau et promouvons la justice mondiale de l’eau.


De Cochabamba, en Bolivie à la Palestine, nous affirmons la nécessité pour la résistance populaire de tenir les Etats et les sociétés responsables du respect des droits de l’homme. Aujourd’hui, les Palestiniens risquent ce qui reste de leurs terres et de leurs maisons et de la faible quantité d’eau à laquelle ils ont accès, pour exiger d’être reconnus comme des êtres humains ayant des droits. Nous savons, alors, que nous devons prendre des mesures concrètes pour soutenir le mouvement grandissant qui exige la fin de l’impunité d’Israël pour ses violations des droits de l’homme, y compris les droits à l’eau et à l’assainissement.


Compte tenu de la défaillance lamentable des gouvernements du monde à tenir Israël responsable de ses violations persistantes du droit international, y compris du droit à l’eau, les Palestiniens ont appelé les personnes de conscience partout dans le monde à mettre en œuvre le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS) contre Israël, inspiré par la lutte non-violente internationale qui a réussi à mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud. Les piliers de ce mouvement sont basés sur le droit international et les droits inaliénables du peuple palestinien avec pour objectif d’atteindre la liberté, la justice et l’égalité pour tous, sans distinction de race ni de croyance.


En tant que citoyens du monde dans un monde de plus en plus interconnecté, il est impératif que nous agissions dans nos milieux pour protéger les droits de l’homme de nos frères et sœurs globalement.
Tenant Israël pour responsable de la restauration du droit à l’eau des Palestiniens, de leur accès à l’autodétermination et à la jouissance de l’ensemble de leurs droits, nous, militants pour la justice de l’eau, déclarons notre soutien pour le mouvement palestinien dirigé par le BDS. En particulier nous nous engageons à :


_# Nous opposer à l’expansion de la société nationale de l’eau israélienne, Mekorot, sur les marchés internationaux, Mekorot étant l’un des instruments clés du refus aux Palestiniens de leur droit a l’eau.
 _# Boycotter les produits agricoles israéliens, et faire campagne afin d’exclure les entreprises agricoles israéliennes (telle Mehadrin) de l’accès aux marchés étrangers et d’expliquer leur rôle dans la prise de contrôle des terres et des ressources en eau palestiniennes. 
_# Soutenir la campagne Stop le FNJ-KKL et éduquer les gens sur le « verdissement » par le FNJ des crimes israéliens. 
_# Boycotter et désinvestir Veolia, le plus grand « privatiseur » de l´approvisionnement public en eau au monde, et un profiteur majeur de l’apartheid israélien. 
_# Appeler à des sanctions gouvernementales contre Israël, en particulier à mettre fin à tous les accords de coopération liés à l’eau.

Source:
http://www.ujfp.org/spip.php?article2250 

vendredi 23 mars 2012

Témoignages : quand l’Europe pille les ressources marines d’Afrique



Pour les pêcheurs africains, vivre de la pêche est devenu de plus en plus difficile et incertain. Certains d’entre eux cherchent d’autres options pour faire vivre leurs familles… Voici l’histoire de ces pêcheurs, qui ont cherché une porte de sortie en se tournant vers l’Europe… Ces témoignages montrent combien la surpêche industrielle des flottes européennes sur les côtes africaines a des conséquences sociales très lourdes.


Les stocks de poissons diminuent, et les pêcheurs locaux qui choisissent de persevérer doivent donc aller plus loin des côtes et rester plus longtemps en mer, à bord de petites pirogues mal équipées. Ils risquent aussi des collisions parfois mortelles avec les bateaux industriels.

Les responsables politiques ont des œillères !

Aujourd’hui, un Conseil réunissant les ministres européens de la Pêche s’achève à Bruxelles. Les ministres ont notamment discuté des accords avec les pays tiers dans le cadre de la réforme de la Politique commune des pêches. Et ils ont continué à passer sous silence le principal problème : la flotte européenne est sur-dimensionnée et pille les mers des pays en développement.

Les ministres ont planché sur une proposition de la Commission européenne concernant la gestion des pêches hors des eaux communautaires, notamment dans les pays en développement. Ils ont oublié un point essentiel : la limitation des captures des navires européens dans les eaux des autres pays. Un tel accord autorise donc les navires européens à pêcher beaucoup plus que ce qui serait équitable pour les pêcheurs locaux et acceptable étant donné la raréfaction de la ressource.

Pourtant, il y a urgence : plutôt que de n’écouter que les intérêts de la flotte industrielle, il faut écouter les voix des pêcheurs d’Afrique de l’Ouest et soutenir une pêche plus sélective, plus locale et plus durable : la pêche artisanale ! 

Source:

Interdiction du maïs OGM : une mesure fragile et tardive

François Fillon, ministre de l’environnement par interim, et Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture ont annoncé aujourd’hui via un communiqué de presse court et laconique, la suspension de la mise en culture du maïs génétiquement modifié MON810. Une “mesure conservatoire visant à interdire temporairement” la culture du maïs génétiquement modifié Mon 810 sur le territoire français.

Une mesure attendue, certes… Mais face à laquelle la prudence est de mise. Car cette défcision tardive ET fragile n’a peut être pas empêché la semaille précoce d’OGM en France au cours des semaines passées.






Le risque d’une contamination de fait

Le 22 février dernier, Greenpeace, les Amis de la Terre, la FFAP (Fédération française des apiculteurs professionnels), les Faucheurs volontaires d’OGM et une trentaine d’autres organisations ont adressé ensemble une lettre ouverte aux sociétés commercialisant des semences agricoles en France. Dans ce courrier, les associations demandaient à ces entreprises de clarifier leurs intentions concernant la commercialisation de semences de maïs Mon 810 sous licence Monsanto, en vue des semailles du printemps 2012.

Les réponses apportées par les semenciers n’ont pas vraiment rassuré … Invitant les associations à consulter elles mêmes leurs catalogues ou justifiant de l’incertitude légale et économique pour justifier de leur choix de ne pas commercialiser de maïs OGM … pour l’instant. Bref, les semenciers sont restés vagues, se réservant pour la décision du gouvernement français.

Mais cette décision tardive du gouvernement risque de mettre les Français au pied du mur. En effet, depuis novembre 2011 – date à laquelle le Conseil d’État a annulé le moratoire sur la culture de Mon 810 – et jusqu’à aujourd’hui, tout agriculteur désirant semer du maïs OGM en avait légalement le droit. Personne ne peut donc garantir que certains exploitants français favorables aux OGM n’aient profité de la période du début des semailles pour semer du maïs OGM.

L’impérieuse nécessité d’une interdiction solide et durable

Par ailleurs, la mesure conservatoire décidée par le gouvernement français apparaît comme bien fragile au regard de la décision prise la Cour européenne de Justice d’annuler le moratoire de février 2008. Combien de temps durera le montage juridique de la France ? Nul ne peut le dire.

Greenpeace demande au prochain président de la République de s’engager en faveur d’une interdiction solide et durable des OGM en France. Les Français ne peuvent pas s’accommoder d’une situation floue sur ce sujet alors qu’une majorité (52%) d’entre eux estime que la consommation d’organismes génétiquement modifiés (OGM) comporte des risques pour la santé humaine.

Un appel à la vigilance citoyenne

Le gouvernement doit immédiatement mettre en place une surveillance étroite afin de s’assurer qu’aucun maïs OGM, désormais illégal, n’ait été planté et en ordonner la destruction le cas échéant.

Greenpeace appelle également à la vigilance citoyenne dès à présent afin d’identifier d’éventuelles cultures de maïs OGM en France pour cette année.

Source:

mercredi 21 mars 2012

Appels au boycott des supermarchés

Appels au boycott et à l'occupation des supermarchés 
au Portugal le 22/03, en France le 24/03
en Espagne le 29/03...





La famine en Grèce: info censurée mais les preuves par l'image!

Bravo et merci les banques ! Au terme de neuf mois de négociations internationales ardues, la Grèce pourra compter sur l’effacement de près de 95,7% de la partie de sa dette détenue par ses créanciers privés (206 milliards d’euros sur un total de plus de 350 milliards. L’appel aux créanciers avait été imposé par l’Allemagne afin de protéger “les intérêts de la zone euro“… à condition de soumettre le peuple grec récalcitrant à des sacrifices historiques.
Lire la suite + Vidéos:

http://www.mouton-noir.net/news/1121/1/Censure-Famine-en-Grece.html 





En Grèce, le “mouvement des pommes de terre” prend de l’ampleur


Des communes du Péloponnèse développent la vente directe entre producteurs et consommateurs. Elles commandent fruits, légumes, huile d’olive en grande quantité et organisent des marchés en plein air, court-circuitant les intermédiaires, pour le plus grand bonheur des habitants. “Il n’y a plus d’argent. Tout le monde essaie de réduire les dépenses où il peut. C’est une super initiative des autorités locales pour la communauté”, confie une consommatrice.
Pour le maire d’une des communes qui participent à l’opération, c’est un succès. “C’est la première fois que nous faisons ça. Nous avons eu quelques soucis d’organisation mais nous avons accueilli plus de 3.000 personnes”, explique Iraklis Yiotsis.
Il faut dire qu‘à 25 centimes d’euros le kilo contre 70 au supermarché, les patates se vendent comme des petits pains ! Les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à envisager de participer à ce type d’actions. Et les grecs espèrent bien que cela obligera la grande distribution à baisser ses prix.
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«AU BRÉSIL PRÈS DE 186 MILLE FAMILLES PAYSANNES VIVENT SOUS DES TENTES. NOUS ATTENDONS DU NOUVEAU MINISTRE QU’IL ACCÉLÈRE LES EXPROPRIATIONS DE TERRE ET LA RÉFORME AGRAIRE.»


Interview d’Alexandre Conceiçao, membre de La Direction Nationale du Mouvement des Travailleurs Sans Terre du Brésil (MST), 16 mars 2012.
Par Luiz Felipe Albuquerque
De la Page du MST


Alexandre Conceiçao, membre de la Direction Nationale 
du Mouvement des Travailleurs ruraux Sans terre (MST, Brésil)


Luis Felipe Albuquerque – Comment évalues-tu le changement de ministre du développement agraire ?


Alexandre Conceição - Ce changement incombe à la présidente Dilma. Cependant nous attendons que le nouveau ministre accélère le processus d’expropriation des terres, ce qui n’a pas été fait en 2011 à cause de la bureaucratie interne de l’INCRA (Institut National de Colonisation et de Réforme Agraire) et du Ministère lui-même. Les premières victimes ont été les familles installées dans les campements.


La présidente fait valoir que la réforme agraire ne consiste pas seulement à remettre des terres. Nous sommes d’accord là-dessus mais aujourd’hui la réalité, c’est qu’il y a près de 186 mille familles qui vivent sous des tentes dans tout le Brésil. Si l’on ne crée pas de nouvelles unités productives de plus en plus de familles vont aller vivre dans des campements, ce qui créera davantage de problèmes pour le gouvernement lui-même. Voilà pourquoi nous attendons l’accélération des expropriations des latifundiums (grandes propriétés non productives) de la part du ministre et de l’INCRA.

L.F.A - pourquoi ces chiffres extrêmement faibles pour la réforme agraire en 2011 ?


A.C. - Les données pour 2011 sont les pires des 16 dernières années. La présidente a signé le premier décret d’expropriation des terres juste à la fin du mois de décembre, ce qui démontre que l’INCRA ne fonctionnait pas et que le MDA (Ministère du développement agraire) ne dialoguait pas avec l’INCRA, au détriment de la possibilité d’expropriation. Le gouvernement a un modus operandi qui ne fait qu’aggraver la bureaucratie du ministère et de l’INCRA. Nous attendons que le gouvernement dégèle le processus et reprenne les expropriations de terre.


Travailleurs ruraux occupant des grands domaines pour les mettre 
en production, et qui sont actuellement menacés par la justice, 
Buriticupu, État de Maranhao, 2012.


L.F.A. – Quelles sont vos attentes pour l’avenir?

A.C. - Nous attendons que le gouvernement puisse accélérer et débureaucratiser l’INCRA et le MDA. Les surintendants de l’INCRA dans chaque État doivent se rendre dans les zones rurales pour établir le cadastre précis des zones qui peuvent bénéficier de la réforme agraire, mener les enquêtes de terrain et mettre en oeuvre rapidement les processus d’expropriation de terres.


Ces nombreuses familles qui vivent dans des campements au Brésil vont lutter dans la période qui vient. Avec la poussée de l’agro-business et du capital international dans l’agriculture brésilienne, l’expulsion des familles des zones rurales et le travail esclave se sont renforcés. Ce qui a entraîné une augmentation des problèmes sociaux. De plus en plus des paysans qui campent au bord des routes sont prêts à s’engager dans la lutte pour la terre.


Malgré le discours gouvernemental d’investissement dans la réforme Agraire, dans les unités productives et dans l’expropriation des terres, il n’y a pas de budget. Couper dans un budget déjà si restreint nous fera perdre une année de plus. Le gouvernement doit augmenter, non pas réduire, le budget pour permettre de réels investissements.


Travailleurs ruraux réduits en esclavage, 
État de Goiás, Brésil, 2012.


L.F.A. – Le gouvernement a pris des engagements vis-à-vis du MST lors des mobilisations du mois d’août. Ces engagements ont-ils été respectés?


A.C. - Non, il y a eu très peu de progrès. Nous mobilisons notre base du nord au sud. Nous avons obtenu un budget supplémentaire et une plus grande adéquation des ressources. Cependant le budget n’a été libéré qu’en décembre: à cause de ce blocage de l’INCRA et du MDA, moins de la moitié du montant a été utilisée. Pour te donner une idée, seules 600 familles du mouvement des Travailleurs sans Terres (MST) ont bénéficié de ce supplément.

L.F.A. – Qu’attend le mouvement de la journée de lutte en avril prochain ?


A.C. - La journée des femmes a eu beaucoup de succès pendant la semaine du 8 mars, avec des mobilisations dans huit États. La semaine passée d’autres mobilisations ont eu lieu dans des agences bancaires pour revendiquer l’accès au crédit destiné à l’agriculture familiale. Ce sont des exemples qui montrent la volonté populaire de lutter.


La journée d’avril constituera une autre mobilisation de masse, avec des actions dans divers états : marches, occupations, actes publics en défense de la réforme Agraire et en mémoire des victimes du massacre dans l’Eldorado de Carajás. La réforme Agraire et l’agenda des mouvements de la Via Campesina ne se détacheront qu’en étant portés par ces grandes mobilisations. C’est pourquoi dans cette journée doivent s’additionner les mobilisations de tous les mouvements ruraux.


Mobilisation des Travailleuses Rurales sans Terre 
dans tout le Brésil, mars 2012.


L.F.A. – Quelles seront les principales revendications ?


A.C. – C’est faux de dire que ce pays va se développer grâce à l’agriculture familiale sans créer de nouvelles unités de production, car l’exploitation des ressources naturelles est liée directement à la concentration des terres, principalement par les entreprises transnationales qui prennent possession de nos terres. Rien que la Chine, par exemple, a consacré un budget de 30 milliards de dollars pour l’achat de terres au Brésil l’an dernier, c’est une dénationalisation de nos terres. C’est pourquoi la revendication principale est le territoire et l’expropriation, la déconcentration du territoire à travers laréforme Agraire. 

L.F.A. – Et en ce qui concerne les unités de production ?


A.C. – Les politiques publiques menées tout au long des gouvernements de Lula et de Dilma pour développer ces unités productives, ont permis des avancées importantes mais elles doivent s’améliorer et d’autres doivent être soumises à révision. Nous avons besoin d’une requalification de ces politiques tant du point de vue budgétaire que de celui de la débureaucratisation pour qu’elles s’universalisent au Brésil. À quoi servent de bonnes politiques si elles ne concernent que peu de familles.


Le gouvernement doit concrétiser la mise en oeuvre du programme des agro-industries pour que les petits agriculteurs et les unités de production puissent non seulement fonctionner, améliorer les productions naturelles, ajoutant de la valeur à leurs produits et générant des revenus pour les familles. Dans ce but nous avons besoin de science et de technologie au service de la réforme Agraire.

L.F.A. – Comment va l’assistance technique ?


A.C.- Nous allons lutter pour que l’assistance technique soit universelle et continue. Le processus reste saisonnier parce qu’il souffre du manque de budget à chaque récolte. Autrement dit il n’y a pas de continuité dans le processus et celui-ci n’est pas encore devenu une politique massive. Il y a beaucoup d’erreurs, par conséquent la production souffre du manque d’assistance technique. Pour que l’agriculture familiale continue à produire des aliments, il faut une assistance technique universelle, une capacité technique et l’incorporation de technologie orientée vers l’agroécologie, pour éliminer la consommation élevée d’agros-toxiques qui résulte de cette matrice de production calquée sur l’agro-business.


Travailleurs ruraux Sans Terre résistant à la répression de la police
et des hommes de main des grands propriétaires, 
Hacienda Serro Azul, municipalité d'Altinho, État de Pernambuco, 2012.

  
L.F.A. – Que signifie l’articulation des diverses organisations rurales ?


A.C. - La lettre historique signée le 28 février 2012 par toutes les organisations rurales du Brésil est un symbole puissant (1). Il y a plus de 50 ans, en avril 1961, que pour la première et seule fois dans l’Histoire toutes les forces rurales se sont réunies pour le premier Congrès Paysan du Brésil. La lettre est chargée de toute cette symbologie – les forces rurales qui se retrouvent à nouveau après 50 ans pour faire une révision du monde rural, de la situation agraire du pays et refaire une analyse ensemble, avec le désir d’orienter le gouvernement et la société dans la défense de la réforme Agraire.


Plusieurs réunions et rencontres entre nos mouvements se déroulent actuellement pour tracer le programme de lutte pendant toute l’année, avec de grandes mobilisations. Peut-être que nous pourrons répéter le grand congrès de 61. Chaque organisation a son propre agenda politique mais du point de vue de la lutte pour la réforme agraire nous marchons déjà dans le même sens.


Notes :
(1)  Lire le manifeste unitaire historique des mouvements sociaux ruraux brésiliens ici : http://mouvementsansterre.wordpress.com/2012/03/02/manifeste-historique-des-organisations-sociales-rurales-du-bresil/
Source : MST
Traduction : Thierry Deronne


Pour soutenir concrètement le MST dans sa lutte, on peut écrire à Salete Carollo, prointer@mst.org.br
Pour une info continue en français sur les activités du MST : 




Source:
http://mouvementsansterre.wordpress.com/2012/03/21/au-bresil-pres-de-186-mille-familles-paysannes-vivent-sous-des-tentes-nous-attendons-du-nouveau-ministre-quil-accelere-les-expropriations-de-terre-et-la-reforme-agraire/