jeudi 23 février 2012

Pétition : STOP aux pratiques d'achat abusives des supermarchés !

En signant cette pétition, vous exigez une révision de la législation de la concurrence en Europe pour limiter les conséquences dévastatrices de l’inégalité de pouvoir dans les filières bananes et ananas, entre les supermarchés et leurs fournisseurs.



DIGNITE AU TRAVAIL DANS LES PLANTATIONS !
Les supermarchés sont les acteurs les plus puissants des filières de la banane et de l’ananas. Ils engrangent d’énormes profits sur ces produits en abusant de leur pouvoir pour s’approvisionner à des prix souvent insoutenables pour leurs fournisseurs.

Conséquences pour les travailleurs-ses en Amérique latine et en Afrique :

violation des droits humains, notamment des droits des femmes, et conditions de travail indignes.
salaires insuffisants pour couvrir les besoins vitaux des familles.
atteintes à la santé des populations et dégradation de l’environnement dues à l’utilisation massive de produits agrochimiques.
Malgré les engagements de certaines enseignes de la distribution en matière sociale et environnementale dans leurs chaînes d’approvisionnement, les travailleurs-ses constatent peu de changement sur le terrain.

La pression exercée par la société civile a déjà permis de pousser la Commission européenne à enquêter sur les impacts négatifs des politiques d’achat de la grande distribution, y compris pour les fournisseurs non-européens.

Aujourd’hui, elle développe un Code de conduite qui pourrait encourager les supermarchés européens à améliorer leurs pratiques d’achat. Mais un code de conduite ne peut pas suffire : son application effective et son suivi doivent être garantis par un organe indépendant qui puisse notamment recevoir des plaintes anonymes.

Une révision de la législation sur la concurrence qui, aujourd’hui, ne protège pas les fournisseurs non-européens contre les abus de pouvoir des entreprises acheteuses, est également nécessaire.


Texte de la pétition

Nous reconnaissons que la Commission européenne cherche à améliorer les pratiques d’achat des distributeurs européens, mais nous demandons instamment qu’elle s’assure que le Code de conduite actuellement en voie d’adoption :

soit correctement appliqué et soumis à un contrôle indépendant grâce à la mise en place d’un « ombudsman » (médiateur) ou d’un autre mécanisme adéquat s’applique aux fournisseurs non-européens et indirects de façon à leur permettre de saisir le mécanisme de contrôle en place contre les pratiques abusives de la grande distribution.

Nous exhortons également la Commission européenne à engager une révision complète du droit de la concurrence pour mettre fin aux abus de pouvoir des supermarchés, qui nuisent aux travailleuses et travailleurs des pays producteurs.

Pour des filières d’approvisionnement plus justes pour les travailleurs-ses, les petit-e-s exploitant-e-s et leurs communautés, l’Union européenne doit s’attaquer au pouvoir des supermarchés et réguler leurs pratiques d’achat.



Pour en savoir plus et signer la pétition

jeudi 16 février 2012

La toxicité du Roundup, un désherbant de Monsanto, doit être réévaluée

Série noire pour la branche française de Monsanto, le géant américain des produits phytosanitaires. C'est au tour de son produit phare, le Roundup Express, de setrouver sur le banc des accusés. Lundi 13 février, le rapporteur du Conseil d'Etat a exigé un nouvel examen de ce désherbant vendu au grand public dans les jardineries. Le rapporteur enjoint au ministère de l'agriculture d'en analyser la toxicité dans un délai de six mois, de statuer à nouveau sur l'autorisation de mise sur le marché du pesticide et de verser aux requérants la somme de 3 000 euros pour leurs frais de procédure. Le Conseil d'Etat suit généralement les avis de ses rapporteurs.


A l'origine de la procédure, il y a Générations futures, une association spécialisée dans les atteintes de la chimie sur l'environnement, et Jacques Maret, un cultivateur bio. Ce dernier est installé en Charente comme - pure coïncidence -Paul François, le céréalier qui a fait reconnaître la responsabilité de Monsanto, après avoir été intoxiqué accidentellement par un autre des herbicides de la multinationale, le Lasso. L'audience de cette dernière affaire, qui s'est tenue en premier ressort devant le TGI de Lyon, a aussi eu lieu le 13 février.
"Omerta"
"Les produits de Monsanto sont conformes aux exigences de sécurité en place au moment de leur mise sur le marché. (La société) a une politique très rigoureuse en ce qui concerne l'évaluation scientifique de la sécurité des produits de protection des plantes", a réagi l'entreprise, dans un communiqué sur le Lasso. Elle pourraitavancer les mêmes arguments au sujet du Roundup. Or, c'est le manque d'études sur les effets des molécules de désherbant qui lui est reproché.
Les requérants parlent même d'une "omerta" qui les a obligés à financer eux-mêmes de coûteuses analyses sur la composition de deux autres Roundup également dans leur ligne de mire : les Extra 360 et GT Plus.
Les adhérents de Générations futures et M. Maret s'étaient adressés au ministère de l'agriculture pour demander l'abrogation de l'herbicide. Ils faisaient valoir que certains éléments de sa composition n'avaient pas été considérés comme"substances actives" et donc non pris en compte dans l'évaluation de la toxicité du produit. Une bonne partie du débat a porté sur cette question scientifique.
"Le Roundup contient non seulement du glyphosate, perturbateur endocrinien (suspecté) avec des effets à long terme, mais aussi une sorte de détergent adjuvant qui aide la molécule à pénétrer dans la plante, explique Jacques Maret. C'est la toxicité de leur mélange qui doit être évaluée. La direction de l'alimentation n'a jamais voulu nous entendre." Ils se sont donc tournés vers le Conseil d'Etat, au nom d'une directive européenne stipulant que chacune des molécules doit êtreétudiée, ainsi que le mélange chimique qui en résulte.
Pourquoi avoir ciblé le Roundup Express ? "Parce que nous disposions d'analyses sur ce désherbant et parce que Monsanto le distribue tout autour du monde", répond le cultivateur. L'homme a beau faire partie des Faucheurs volontaires d'OGM et d'un mouvement au titre limpide : "Combat Monsanto", il dénonce surtout l'attitude de l'administration. "Nous avons récupéré un document de l'ex-AFSSA. Celle-ci note que "le pétitionnaire n'a pas étudié les effets du produit sur le public concerné", mais lui a tout de même donné un avis favorable..."
Martine Valohttp://www.lemonde.fr/planete/article/2012/02/16/la-toxicite-du-roundup-un-desherbant-de-monsanto-doit-etre-reevaluee_1643591_3244.html 

José Bové condamné en appel à dédommager Monsanto

José Bové, député européen d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et ses compagnons faucheurs volontaires ont été condamnés en appel par le tribunal de Poitiers jeudi 16 février, pour s'en être pris à deux parcelles de maïs OGM du semencier Monsanto en août 2008.


M. Bové écope de 200 "jour-amendes" à 6 euros par jour, François Dufour, député européen EELV et un autre militant à "100 jour-amendes". Les quatre autres faucheurs ont des amendes avec sursis. Les prévenus vont aussi devoirdédommager Monsanto à hauteur de 132 702 euros pour ces destructions. Ils sont en outre condamnés à verser 3 000 euros pour préjudice moral.
Pour aboutir à cette condamnation, alors que tous les accusés avaient bénéficié d'une relaxe en première instance, le tribunal correctionnel de Poitiers a requalifié les faits. Toute la question était d'établir si les parcelles étaient destinées à la commercialisation – interdite en février 2008 – ou à la recherche en plein champ – interdite en octobre 2008. Le tribunal a jugé que les faucheurs savaient que ces parcelles étaient destinées à la recherche.
Martine Valohttp://www.lemonde.fr/planete/article/2012/02/16/jose-bove-condamne-en-appel-a-dedommager-monsanto_1643962_3244.html 

mardi 7 février 2012

Mehadrin hors d'Europe!



La bataille victorieuse meneau coude à coude avec le BNC Palestinien contre Agrexco nous a appris qu’il fallait choisir une cible unique, un objectif, s’y tenir fermement et rassembler largement sur les valeurs qui motivent la campagne de boycott. Après Agrexco, l’entreprise israélienne Mehadrin a été choisie comme cible européenne par le BNC, la coordination BDS européenne et BDSFrance. Le 26 novembre 2011, plus de 60 actions de boycott ont eu lieu dans 13 pays européens contre Mehadrin le N°1 des agrumes (jaffa) et des avocats (TOP) sur le thème « pas d’apartheid au menu ! », « Mehadrin hors d’Europe !».
Vous avez participé à la bataille contre Agrexco, celle contre Mehadrin est engagée, ne restez pas à l’écart, apportez-lui votre énergie, rejoignez la !
MEHADRIN UNE CIBLE PERTINENTE POUR LE BOYCOTT
Mehadrin une entreprise coloniale historique,
Créée en 1951 par le ministère de l’Agriculture, tout comme Agrexco, mais 5 ans auparavant, Mehadrin fait partie de cette génération d’entreprises d’Etat qui sont historiquement le fer de lance de la colonisation de la Palestine. Le vol de la terre, de l’eau, l’exploitation sauvage des paysans palestiniens sur leur propres terres ( !), la contribution au développement économique des colonies agricoles par l’organisation de la production, la commercialisation et l’exportation des produits sont les fonctions fondatrices de Mehadrin. Qu’elle ait choisi la voie de la privatisation et de l’ultra libéralisme dès 1963 ne change évidemment rien à sa mission, au contraire elle n’en est que plus féroce dans sa gestion et ses activités. Comme toutes les entreprises israéliennes, Mehadrin tire son profit de l’exploitation directe et/ou indirecte des colonies, de l’occupation militaire et du système d’apartheid sans lesquels le système économique israélien s’effondrerait.
Mehadrin une entreprise néga-tionniste de l’histoire palestinienne
Mehadrin est depuis sa création le distributeur de la marque Jaffa, propriété d’état. Comme le décrit si bien Eyal Sivan dans son excellent documentaire « Jaffa la mécanique de l’orange » (www.momento-films.com), Jaffa c’est d’abord un port palestinien à l’économie florissante et qui exportait les célèbres oranges palestiniennes de la plaine côtière est de la Palestine à qui il a donné son nom : « Jaffa ». «L’orange Jaffa est un des symboles qui ont servi à construire le discours sioniste sur la Palestine : un « désert » que « nous avons fait fleurir ». (…) c’est le moment où se développe le « travail juif », mot d’ordre socialiste, qui exclut les Arabes. En 1948, Jaffa est détruite par les bombes et vidée de presque toute sa population. L’orange de jaffa devient alors le symbole d’un Israël sans Arabes. Une campagne publicitaire internationale impose la « Jaffa » comme une marque déposée, occultant la ville de Jaffa, ses orangeraies plus que centenaires, et l’histoire de la coopération judéo-arabe autour de ce fruit de légende » (Eyal Sivan).
Le comble c’est qu’après avoir confisqué et détourné la marque Jaffa et construit Tel Aviv qui a réduit le port de Jaffa à un quartier périphérique de sa banlieue sud, Israël a arraché la quasi totalité des orangeraies, pour planter des pamplemousses distribués aujourd’hui dans les magasins européens par Mehadrin sous la marque Jaffa.
Mehadrin une entreprise qui participe de l’apartheid
L’appropriation et la diffusion de la marque « Jaffa » prouvent l’implication de Mehadrin dans l’offensive sioniste de nettoyage ethnique menée jusqu’à extirpation de toute trace palestinienne. Cette offensive, commencée avant 1948 a été amplifiée par la création de l’état d’Israël avec la Nakba et n’a cessé depuis. Au prétexte que ça se passe en Israël on ne parle pas de « colonisation » mais c’est oublier qu’Israël pratique à l’égard des palestiniens d’Israël une politique d’expropriation des terres, de vol de l’eau, d’apartheid et de persécutions comme il le fait à l’égard des palestiniens de Cisjordanie et Gaza. Le but est exactement le même : s’approprier les terres et les maisons dont les Palestiniens sont les propriétaires afin de les contraindre à partir de chez eux.
Ceci vient d’être confirmé par le tribunal Russel pour la Palestine (TRP) qui s’est tenu à Cape Town les 5/6 novembre 2011. Le verdict est sans appel : « Israël commet le crime d'apartheid et la persécution qui est un crime contre l'Humanité. » et le TRP a souligné que tous les palestiniens en étaient victimes : (…) Ce régime discriminatoire prend des formes et des intensités différentes selon les lieux où vivent les Palestiniens. (… ) Les Palestiniens, soumis à la réglementation militaire coloniale dans les territoires, sont sujets à une forme aggravée d’apartheid. Les Palestiniens citoyens d’Israël, bien que disposant du droit de vote, ne font pas partie de la nation juive telle que définie par la loi israélienne, ils sont donc exclus des bénéfices de la nationalité juive et sont sujets à une discrimination systématique par la violation de leurs droits fondamentaux. (…) et enfin : (…) la privation systématique des droits humains empêchant les Palestiniens, y compris les réfugiés, d’exercer leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels.(…).
Cela signifie que le régime d’apartheid et de persécution mis en place par l’état d’Israël s’exerce contre tous les palestiniens où qu’ils se trouvent, aussi bien en Israël, à Gaza, en Cisjordanie et y compris contre les réfugiés de l’intérieur comme de l’extérieur.
Cela signifie que toutes les institutions israéliennes, d’état ou privées, toutes les entreprises, universités etc., où qu’elles se trouvent dans les territoires occupés, colonisés ou tout simplement en Israël sont partie intégrante du système d’apartheid mis en place par l’état sioniste et sont à ce titre des cibles pour la campagne BDS internationale.
Mehadrin tente de cacher son implication dans l’exploitation économique des territoires occupés
Depuis le déclenchement de la campagne européenne contre Mehadrin, la direction de l’entreprise a fait retirer du site toute information sur l’origine des produits. Ainsi il y a un mois on pouvait lire explicitement que les dates Medjoul sont « cultivées en Israël, dans la Vallée du Jourdain ». Et l’on pouvait voir l’emballage des dattes Mehadrin « Red Sea » sur fond de palmeraies de la vallée du Jourdain. Cette image est aujourd’hui remplacée par des images de dattes sur fond blanc…

C’est une première victoire de la campagne BDS !

Aujourd’hui, non seulement, la première entreprise de production et exportation des fruits et légumes israélienne ne revendique plus publiquement les colonies comme faisant partie d’Israël mais elle cache son activité dans les colonies. Elle va même jusqu’à publier des faux : une carte mentionnant ses points d’activités dont curieusement pas un ne dépasse la ligne verte du tracé de la Cisjordanie.
Mais Mehadrin aura beaucoup de mal à cacher ses activités dans les colonies de la Vallée du Jourdain et du Golan occupés.
- EQA'OT est une colonie située dans le nord-est de la vallée du Jourdain. Fondée en 1972, elle est spécialisée dans l'agriculture et contrôle environ 1800 dunams de terres qui ont été volés aux palestiniens, notamment à la communauté bédouine d'Al Hadidya. Elle produit pour Mehadrin Raisins et Dattes (Medjoul) avec mention « produit en Israël ».
- Filiale de Mehadrin fondée en 1999, la STM produit et exporte plantes aromatiques, dattes et figues de la Vallée du Jourdain.
- Mehadrin détient 50% de « Miriam Shoham », laquelle possède un centre d'emballage pour les mangues dans le Golan occupé…



A lire également: 

COMMENT MEHADRIN INCARNE L’IMAGINAIRE DU SIONISME 

DU XXIème SIÈCLE NEO-LIBERAL

samedi 28 janvier 2012 par José Luis Moraguès
Le 26 novembre 2011, plus de 60 actions de boycott ont eu lieu dans 13 pays européens contre le N°1 de la production et de l’exportation des agrumes (jaffa) et des avocats (TOP), l’entreprise israélienne : Mehadrin, sur le thème « pas d’apartheid au menu ! », « Mehadrin hors d’Europe ! ». Dans le mois qui a suivi, le géant israélien accuse réception du lancement de cette campagne par un remaniement complet de son site web dont certaines pages sont encore en construction (http://www.mehadrin.co.il). Il ne fait aucun doute que la liquidation d’Agrexco déclenchée par la campagne BDS Européenne a poussé Mehadrin à enlever toute trace concernant l’origine des produits et des phrases du genre « les dates medjoul sont cultivées en israël dans la vallée du Jourdain » ont disparu. Mais en supprimant certaines informations concernant l’origine des produits, et donc la colonisation, et en renouvelant les illustrations, la nouvelle version du site réaffirme ostensiblement l’imaginaire d’un « Mehadrin nouveau », pionnier blanc de la modernité occidentale. Ce faisant Mehadrin reprend et illustre la métaphore raciste d’Ehud Barak : « Israël est une villa encerclée par la jungle ». Espérant neutraliser le boycott de ses produits, Mehadrin offre au BDS de nouvelles armes pour combattre, pas seulement les produits, l’entreprise mais le sionisme !


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