vendredi 25 novembre 2011

Retirez l’apartheid du menu !


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Communiqué du BNC (Comité National Palestinien du BDS)
26 novembre 2011
Palestine occupée, 11 novembre 2011. L’exportation de produits agricoles israéliens est au cœur du régime d’apartheid contre le peuple palestinien. C’est une partie intégrale du processus de colonisation et de destruction environnementale de la terre palestinienne, du vol de l’eau et du mauvais traitement des droits des travailleurs palestiniens [1]. Depuis des décennies, les entreprises agricoles israéliennes et les fermes exploitent les terres palestiniennes illégalement expropriés et l’eau qui appartenant légitimement aux Palestiniens [2]. Ceci est le plus prononcé dans la vallée du Jourdain, dans les territoires palestiniens occupés. L’Europe est le plus grand marché des produits agricoles israéliens [3].
Mehadrin et tous les exportateurs agricoles israéliens profitent de la vente des fruits de l’apartheid israélien et sont souvent eux-mêmes directement impliqués  dans la colonisation de la terre, des ressources palestiniennes et dans l’exploitation du travail palestinien [5]. Exposer la complicité de ces sociétés, construire le boycott de leurs produits et faire pression sur les grossistes et les détaillants pour ne pas les commercialiser, voilà une forme efficace et vitale de solidarité avec la lutte palestinienne pour la liberté, la justice et l’égalité.
La campagne européenne contre Agrexco, qui était le principal exportateur agricole Israël, a connu un énorme succès et s'est révélé être le facteur majeur de la crise financière de la compagnie [4]. Les campagnes qui combinent l’action populaire BDS, l’action auprès des médias et le lobbying, ont conduit un certain nombre de supermarchés européens à renoncer à la distribution des produits des colonies. Il est maintenant temps de porter la campagne à l’étape suivante : agir contre toutes les sociétés d’exportations agricoles israéliennes pour s’assurer qu’elles ne peuvent plus vendre les produits de l’apartheid en Europe. Ce mois de novembre, le comité national palestinien du BDS (BNC), la plus grande coalition de la société civile palestinienne, se joint à ses partenaires en Europe pour appeler les comités de solidarité, les syndicats, les O.N.G. et les personnes de conscience en Europe à participer à l'action « Retirez l’apartheid du menu ! », une journée européenne contre les exportateurs agricoles israéliens.
Des actions créatives et populaires vont donner forme au boycott des produits israéliens par les consommateurs, aider à lancer et construire des campagnes stratégiques, bien organisées. Ces actions visent à long terme  Mehadrin mais aussi d'autres sociétés d’exportation agricole israéliennes, qui sont au cœur de l’occupation, du colonialisme et de l’apartheid israéliens.
Retirons l’apartheid du menu !
Engagez-vous :
  • Voyez avec quelles sociétés d’exportations agricoles israéliennes vos supermarchés locaux traitent t-ils, et utilisez la journée d’action pour construire une campagne à long terme pour mettre fin à cette relation
  • contactez info@bdsmovement.netpour nous faire connaître vos plans, pour en savoir plus sur une action prévue dans votre région ou pour une aide dans la planification de la vôtre
[1]Ma’an Development Centre and Jordan Valley Popular Committees, Eye on the Jordan Valley -  http://www.maan-ctr.org/pdfs/Eyeon%20theJVReportFinal.pdf
[2] Amnesty International, Thirsting for Justice: Palestinian Access to Water - http://www.amnesty.org/en/library/info/MDE15/028/2009/en
Ma’an Development Centre, Draining Away: The Water and Sanitation Crisis in the Jordan Valley - http://www.maan-ctr.org/pdfs/WateReport.pdf
[3] OECD, OECD 2010 Review of agricultural policies: Israel, p.50
[4] Shir Hever, Why did Agrexco go bankrupt ? - http://www.jnews.org.uk/commentary/why-did-agrexco-go-bankrupt
[5] Depuis l’effondrement d’Agrexco, Mehadrin est maintenant la première compagnie d’exportation agricole israélienne. Pour connaître le profil de Mehadrin, voir http://whoprofits.org/Company%20Info.php?id=967

Pour une information détaillée sur la complicité de tous les principaux exportateurs de produits agricoles israéliens, voir Targeting Israeli Apartheid: a BDS Handbook by Corporate Watch http://www.corporatewatch.org/?lid=4103ou la partie pertinente de la base de données de Who Profits maintenue par la Coalition des Femmes pour la Paix àhttp://whoprofits.org/Search%20Results.php?search_companyName=&sStr=&search_involve=&search_industry=496&search_location=&search_globalPresence=&search_settlement=&search_traded=&search_revenue=&search_revenueto=

mardi 15 novembre 2011

Appel urgent pour stopper la mortalité des abeilles à l'échelle de l'UE

Agriculture − 15-11-2011 - 13:00 Séance plénière

La hausse de la mortalité des abeilles pourrait avoir un impact sérieux sur la production alimentaire de l'Europe et la stabilité de l'environnement, la plupart des plantes étant pollinisées par les abeilles, ont averti les députés européens ce mardi. La résolution du Parlement appelle l'UE à accroître ses investissements dans la recherche sur de nouveaux médicaments et à coordonner ses efforts pour protéger ce qui est en passe de devenir une espèce menacée.
"Seule une action commune européenne peut préserver la pollinisation, un bien public au profit de toute l'agriculture européenne", a déclaré l'auteur de la résolution adoptée par 534 voix pour, 16 voix contre et  92 abstentions, Csaba Sándor Tabajdi (S&D, HU).

Pour disposer d'informations plus précises sur les problèmes actuels de santé des abeilles et permettre une meilleure comparaison, les députés préconisent de mettre en place des systèmes nationaux de surveillance et de développer des normes harmonisées au niveau européen pour la collecte des données.

Les pays de l'UE devraient mettre en commun leurs recherches sur la prévention des maladies et leurs efforts de contrôle. Ils devraient également partager les résultats de recherche des laboratoires, des apiculteurs, des agriculteurs et de l'industrie en vue d'éviter les chevauchements et d'accroître l'efficacité, souligne la résolution.

Le financement de la recherche au niveau européen devrait également être renforcé, tout comme l'appui aux laboratoires de diagnostic et aux essais sur le terrain au niveau national, ajoutent les députés.

Un meilleur accès aux nouveaux médicaments

Les règles relatives à l'autorisation et à la mise à disposition de produits vétérinaires pour les abeilles devraient être plus flexibles et les firmes pharmaceutiques devraient être incitées à développer de nouveaux médicaments pour traiter des maladies telles que celle de l'acarien Varroa. Toutefois, l'utilisation excessive d'antibiotiques devrait être évitée, en raison de leur impact sur la qualité des produits des abeilles et de la résistance croissante aux antibiotiques, estiment les députés.

Un meilleur contrôle des maladies

Un autre facteur affectant la santé des abeilles est la présence d'agents toxiques dans l'environnement, tels que les pesticides. Des programmes spéciaux de formation à destination des agriculteurs sur les effets de ces agents et sur une utilisation de produits phytopharmaceutiques respectueuse des abeilles devraient être soutenus, estiment les députés. De même il faudrait encourager des programmes similaires portant sur la prévention et le contrôle des maladies pour les apiculteurs et les vétérinaires.

Les députés ont également demandé à la Commission de mener des recherches objectives sur les répercussions négatives éventuelles des cultures OGM sur la santé des abeilles.

Surveiller les importations

La Commission européenne devrait également suivre l'évolution de la santé animale dans les pays tiers, appliquer des exigences les plus strictes en matière de santé animale et mettre en place un système de contrôle des produits importés, afin d'éviter d'introduire des maladies exotiques touchant les abeilles, ajoutent-ils.

84 % des espèces végétales et 76 % de la production alimentaire en Europe dépendent de la pollinisation des abeilles, dont la valeur économique est bien supérieure à la valeur du miel produit estimée à 15 milliards d'euros par an dans l'UE. Le secteur de l'apiculture fournit un revenu, directement ou indirectement, à plus de 600 000 citoyens de l'UE.

Procédure : résolution non législative

lundi 14 novembre 2011

Semences fermières (Mis à jour le 10 novembre 2011) - Le projet de loi sur les certificats d'obtention végétale porté à l’Assemblée nationale

( Publié le 10/11/2011 à 09h08 )

Pour la CR et la CP, ce projet de loi porte atteinte à l’indépendance de l’agriculteur.
Mercredi 9 novembre, dans la soirée, la Commission des affaires économiques a décidé re porter l’examen du projet de loi sur les le Certificat d’Obtention Végétale le 15 novembre prochain.


Adopté par le Sénat le 8 juillet 2011 par une majorité de sénateurs de droite, le projet de loi sur les certificats d’obtention végétalea été reporté par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale le 9 novembre dernier.
La Confédération Paysanne et la Coordination Rurale restent farouchement hostiles au texte. « Il est inacceptable que la loi, censée défendre l'intérêt général, renforce les droits privés de l'industrie semencière au détriment des droits collectifs des paysans. La proposition de loi favorise la confiscation du vivant par cette industrie et la régression de la biodiversité », s’insurge la CP.
« Imposer aux agriculteurs de verser des "royalties" sur leurs récoltes issues de semences fermières, c’est les déposséder de leur droit ancestral et les rendre dépendants des semenciers », note la CR qui ajoute que « ces derniers en ressortiraient renforcés et en quasi possession de l'arme alimentaire ! ».
Dans le projet de loi, ce sont les alinéas portant sur la multiplication de semences fermières qui suscitent la colère des deux syndicats agricoles, et de la majorité des paysans, même si les syndicats majoritaires ne se joignent pas à la CR et CP dans ce mouvement de protestation.
Le texte présenté à la Commission économique de l’Assemblée nationale précise en effet que « les agriculteurs ont le droit d’utiliser sur leur propre exploitation, sans l’autorisation de l’obtenteur, à des fins de reproduction ou de multiplication, le produit de la récolte qu’ils ont obtenu par la mise en culture d’une variété protégée ». Mais « l’agriculteur doit une indemnité aux titulaires des certificats d’obtention végétale dont il utilise les variétés ».
Et « lorsqu’il n’existe pas de contrat entre le titulaire du certificat d’obtention végétale et l’agriculteur concerné, (...) les modalités de fixation du montant de l’indemnité (...) sont établies par le décret en Conseil d’État prévu par l’article L. 623-24-1».
Le projet de loi sera de nouveau à l'ordre du jour dans les prochains jours de la commission économique de l’Assemblée nationale qui auditionnera François Lucas de la CR.
Report de l’examen le 15 novembre prochain
La Commission des affaires économiques a décidé re porter l’examen du projet de loi sur les le Certificat d’Obtention Végétale le 15 novembre prochain. 
Au cours de l’audience seront auditionnés 3 représentants syndicaux dont François Lucas pour la CR et Xavier Beulin pour la Fnsea. 
La Confédération paysanne qui sera représentée par Guy Kastler déclkare dans un communiqué se féliciter « du report, intervenu hier, de la proposition de loi sur le Certificat d’Obtention Végétale, votée au Sénat et qui devait être examinée à l’Assemblée Nationale à partir du 24 novembre ». Selon la CP, cette proposition de loi est liberticide.


Source : Terre-net Média
Auteur : Frédéric Hénin

Mamadou Cissokho, messager des paysans africains


par Pierre Jacquet, chef économiste de l'Agence française de développement

Quiconque a participé à des rencontres sur le développement rural en Afrique a probablement croisé Mamadou Cissokho, le charismatique fondateur et président d'honneur du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l'Afrique de l'Ouest (ROPPA), haut en couleur, éloquent et passionné.

Né en 1946 au Sénégal, M. Cissokho est d'abord instituteur dans un petit village du Mali, avant de revenir en 1974 à son exploitation familiale à Bamba Thialène et de s'engager dans le combat associatif puis syndical paysan.
L'une de ses forces est qu'il a su prendre d'importantes responsabilités puis passerla main, gage essentiel de pérennité organisationnelle. Peu de leaders ont ainsi la sagesse de dépersonnaliser leur combat !
"L'APPROPRIATION"
Deux messages de son discours revendicatif résonnent particulièrement dans le contexte actuel. Le premier est ce qu'il est convenu d'appeler "l'appropriation" : les pays en développement, estime-t-il, doivent choisir leurs propres trajectoires et politiques.
Les architectes de l'aide au développement ont pris conscience de cet impératif, qui figure dans les cinq principes de la déclaration de Paris de 2005 sur l'efficacité de l'aide. Mais cette prise de conscience ne s'est pour l'instant guère traduite par une compréhension suffisante de ses implications.
Dans son essai, Dieu n'est pas un paysan (édition Présence africaine, 2009), M. Cissokho y revient à plusieurs reprises. Il écrit par exemple : "Nous avons perdu des ressources essentielles : nos capacités de réflexion et d'analyse, parce que nos élites (...) ont, sans réfléchir, trouvé, en comparant les aspects visibles du développement, que nous étions "en retard". Mais en retard par rapport à quoi ? Ceci n'a jamais été discuté."
Qui, en effet, fixe la norme ? Cette observation rappelle que ce n'est ni aux bailleurs de fonds ni aux seules élites locales de fixer les objectifs du développement local, fût-ce en croyant bien faire : il faut se donner le temps et les moyens de la concertation nécessaire avec les principaux intéressés, et en accepter les résultats.
Le second message rappelle le rôle essentiel des politiques agricoles et invite àfonder le développement économique des pays pauvres sur l'agriculture et le monde rural, trop souvent négligés.
Quittant ses fonctions d'instituteur, M. Cissokho tirait même le constat que "l'école éloigne de la terre" en oubliant l'importance de l'agriculture. Le rapport de la Banque mondiale sur le développement en 2008, les crises alimentaires récentes et les priorités de la présidence française du G20 ont rétabli l'importance de la sécurité alimentaire et d'un développement agricole durable.
MUTATION
Mais la modernisation agricole ne se décrète pas ni ne se résume à l'acquisition de machines et de nouvelles méthodes financées par l'aide occidentale : ce sont les paysans dans leurs exploitations familiales qui la mettent en oeuvre.
M. Cissokho accompagne la mutation du paysan africain en agriculteur entrepreneur et en citoyen, dont l'influence locale, nationale et internationale grandit. C'est sur lui et sur les exploitations familiales qu'il faut s'appuyer.
Autrement dit, cessons d'agir "pour développer" les paysans, agissons avec eux.
Voilà l'agenda de développement agricole, exigeant et prometteur, qu'il a contribué à formuler et qui devrait fonder les politiques agricoles et alimentaires des prochaines décennies.