jeudi 25 août 2011

Irak : aider les femmes dans leur lutte au quotidien pour nourrir leur famille


« Les femmes chefs de famille et les personnes dont elles ont la charge vivent dans des conditions de grande précarité », a indiqué Magne Barth, chef de la délégation du CICR à Bagdad, lors d'une conférence de presse tenue aujourd'hui dans la capitale irakienne. Il a présenté les résultats d'une enquête menée par le CICR pour mieux comprendre la situation des femmes irakiennes qui subviennent seules aux besoins de leur famille. Cent dix-neuf d'entre elles ont été interrogées dans le cadre de cette enquête, qui a mis en lumière les choix difficiles auxquels elles sont confrontées pour nourrir leur famille en l'absence d'un mari, d'un père ou d'un frère. Le CICR a également présenté un film aujourd'hui qui témoigne des difficultés auxquelles les femmes doivent faire face.

« Près de 70 % d'entre elles dépensent plus d'argent qu'elles n'en gagnent. Elles doivent donc emprunter, vendre le peu de choses qu'elles possèdent et réduire autant que possible les dépenses, en renonçant aux soins de santé et en retirant leurs enfants de l'école », a expliqué M. Barth. « En outre, 40 % des familles que nous avons interrogées ont dû envoyer leurs enfants travailler - des garçons âgés de 12 ou 13 ans pour la plupart. »

On estime à un million le nombre de femmes qui se débattent pour nourrir leur famille et continuent de dépendre de l'aide extérieure, du moins en partie. Le CICR s'efforce de les aider à surmonter la perte d'un soutien de famille, en les aidant notamment dans leurs démarches auprès de l'État irakien pour l'obtention d'allocations sociales. « Depuis 2009, le CICR a pris en charge les frais de voyage de près d'un millier de femmes - principalement à Bagdad et à Anbar, mais aussi à Basra et à Missan - qui ont dû se déplacer pour réunir tous les documents nécessaires à leur demande d'allocation », a indiqué M. Barth. « Près de 6 000 autres femmes recevront un soutien financier cette année et l'année prochaine pour leur permettre de s'en sortir en attendant de pouvoir bénéficier des prestations du système de protection sociale. »

« Nous proposons également des micro-crédits à celles qui souhaitent démarrer une activité génératrice de revenus », a-t-il encore expliqué. « Cela dit, les prêts ne peuvent pas couvrir tous les besoins, et toutes les femmes ne sont pas capables de mettre sur pied une petite affaire. »

Le CICR appuie tous les efforts déployés en vue d'améliorer la situation des ménages dirigés par des femmes. Il continuera à soutenir les femmes et tous ceux qui oeuvrent en leur faveur.