mercredi 14 décembre 2011

Yémen: danger de "catastrophe" alimentaire, selon deux organisations

DUBAI — Le Yémen est confronté à une grave crise alimentaire ont prévenu mercredi deux organisations d'aide internationale affirmant que ce pays pauvre de la Péninsule arabique était menacé par une "catastrophe" alimentaire.

Dans un communiqué commun, les organisations Oxfam et Secours islamique ont souligné "la détérioration de la situation humanitaire au Yémen où les gens mangent une fois tous les trois jours et où la malnutrition touche un enfant sur cinq dans certaines régions du pays".
Selon Oxfam, des "millions de Yéménites sont arrivés à un point de rupture et ne savent pas quand ils auront un prochain repas".
"Des habitants de la province d'al Jawf (nord) restent, selon des informations, sans rien à manger pendant trois jours et les femmes sont forcées à mendier dans les rues pour pouvoir nourrir leurs familles. Beaucoup de familles n'ont que du thé et du pain pour survivre", précise l'organisation.
Une récente enquête à Abyane, une province du sud où le réseau d'Al-Qaïda contrôle plusieurs localités, "a démontré que la malnutrition touche un enfant sur cinq", indique Oxfam.
Selon les deux organisations, la crise alimentaire a été aggravée par les violences politiques au Yémen, où la contestation contre le président Ali Abdallah Saleh a paralysé depuis le début de l'année l'économie, provoquant une hausse des prix des produits alimentaires et pétroliers.
Les donateurs sont appelés à agir d'urgence pour empêcher une véritable "catastrophe" au Yémen, le plus pauvre des pays arabes, et tirer les leçons de la tragédie dans la corne de l'Afrique, soulignent les deux organisations.
Depuis le mois de janvier, des mouvements d'opposition demandent le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 33 ans.
En vertu d'un accord sur une sortie de crise conclu le 23 novembre à Ryad, le président Saleh a accepté de quitter le pouvoir en contrepartie d'une immunité pour lui et ses proches.
Un gouvernement d'entente nationale a pris ses fonctions samedi pour gérer une difficile transition au Yémen où l'armée est divisée, Al-Qaïda bien implanté et l'économie au bord de l'effondrement après plus de 10 mois de contestation contre le président Saleh.
La population yéménite (24 millions d'habitants) est saignée à blanc avec une économie au bord de l'effondrement, couplée de pénuries de produits pétroliers et de gaz domestique et de fréquentes coupures d'eau courante et d'électricité.