jeudi 5 janvier 2012

Castres: trois mois avec sursis contre un profanateur de tombes musulmanes avec du porc

CASTRES (Tarn), 4 jan 2012 (AFP) - Un ex-militaire jugé pour avoir profané des tombes musulmanes au cimetière de Castres (Tarn) avec du porc, a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel de la ville à trois mois de prison avec sursis.

Jean-Yves Podeur devra également verser mille euros de dommages et intérêts aux familles de deux victimes.


Cet ancien du 8e Régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMA) de Castres, suspendu du Front national après son arrestation, a aussi été condamné à verser 1 euro de dommages et intérêts à la famille d'une troisième victime ainsi qu'un euro symbolique pour la Licra, le Mrap et le Conseil français du culte musulman, parties civiles.


Le réquisitoire, à l'audience du 7 décembre, avait fait plus de bruit que l'affaire elle-même, car le vice-procureur Philippe Mao avait ostensiblement mis en cause la politique gouvernementale.

"Ce que nous avons à juger est le résultat dun vent mauvais qui souffle sur notre pays depuis plusieurs années et dont je crois pouvoir dire que les plus hautes autorités de lEtat ny sont pas étrangères et contribuent à l'alimenter, même si elles ne sont pas les seules", avait-il lancé.

Depuis, le député UMP du Tarn, Bernard Carayon a demandé des sanctions contre le magistrat. "Ces propos, qui établissent un lien entre cet acte inqualifiable et la politique engagée par le chef de l'Etat, sont indignes d'un magistrat, profondément antirépublicains et appellent une réponse judiciaire ou administrative appropriée", a-t-il indiqué dans un communiqué.


L'ancien militaire avait déposé des morceaux de couenne sur trois tombes du carré musulman du cimetière de Castres en janvier 2011.
Confondu par l'empreinte ADN relevée sur les couennes, Jean-Yves Podeur, a assuré au procès que son geste visait seulement les radicaux musulmans et il a présenté ses excuses aux familles des défunts.


Cet homme de 48 ans, retraité de l'armée depuis une dizaine d'années, a alors pris profil bas indiquant, qu'encouragé par le débat sur l'identité nationale, il s'était "enfermé dans un discours paranoïaque en (se) sentant menacé sans faire la part des choses".
Lors de l'instruction, il s'était d'abord décrit comme "un résistant face à linvasion arabo-musulmane".