vendredi 6 avril 2012

Algérie: 50 ans après…la pomme de terre à 100 DA


Le prix de la pomme de terre qui a atteint, voire franchi, la barre des 100 DA/kg ces derniers jours suscite toute une série de questionnements.
Coïncidant avec le 50ème anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale (la signature des Accords d’Evian le 18 mars 1962), cette énième flambée spontanée d’un produit aussi largement consommé et suffisamment produit au niveau local (le seul produit agricole de large consommation dont l’Algérie assure une autosuffisance depuis 5 ans) nous amène inévitablement à jeter un regard rétrospectif sur un demi siècle de politiques agricoles et programmes de développement avec tout ce que cela entraîne en ruptures et réformes.


Durant cinq décennies, divers modèles de développement, d’essence socialiste ou libérale, ont été appliqués à l’agriculture algérienne, de la révolution agraire jusqu’au renouveau agricole et rural.
Nous avons vu aussi l’effacement des dettes des agriculteurs, le Syrpalac, le crédit Rfig et autres subventions.
Mais les efforts consentis ne sont jamais parvenus à nous mettre à l’abri des vulnérabilités et de l’insécurité alimentaire.
Les importations en produits alimentaires augmentent au même rythme que les dépenses publiques consacrées aux soutiens au secteur agricole.
Plusieurs fois, nous nous interrogeons sur le mal de l’agriculture algérienne et les raisons de son déclin.



Le problème est identifié, les solutions aussi


Un de nos lecteurs vient de poster un commentaire en cette journée commémorative qui ne manque pas de pertinence et dont voici des extraits :
« Les problèmes de l’agriculture algérienne sont connus et les solutions sont également connues mais les décideurs préfèrent les importations à coup de milliards de dollars au détriment de la production nationale.


Tout est fait pour bloquer le développement de l’agriculture y compris la mise au frigo (chambres froides financées dans le cadre du PNDA de Said Barkat) pour aider les spéculateurs à stabiliser les prix par le haut. (…) Croyez-vous sincèrement que l’Algérie n’est pas en mesure de produire annuellement les 60 millions de quintaux supplémentaires de céréales que nous importons chaque année malgré l’existence des potentialités énormes (potentialités humaines, hydriques, édaphiques et climatiques) ?


Savez-vous aussi que l’Algérie dispose de milliers d’experts agronomes de très haut niveau formés dans le cadre de la révolution agraire durant les années 60 à 80 dans les instituts et universités algériennes et qui sont soit mis à la retraite d’office soit abandonnés à leur triste sort?


Connaissez-vous le système de nomination aux fonctions supérieures et de mise à l’écart actuellement en vigueur au ministère de l’agriculture?


Savez-vous que les données du ministère de l’agriculture ne sont pas fiables et que nous ne connaissons même pas la SAU réelle ni le cheptel ovin, bovin ou camelin de n’importe quelle wilaya?


Savez-vous que nous ne connaissons ni la nature des sols (inexistences de cartes pédologiques) ni les ressources hydriques réellement existantes (absence de cartes hydrogéologiques) des terres agricoles ?


Savez-vous que le problème du foncier agricole n’a pas été réglé depuis l’indépendance ?


Savez-vous pourquoi on n’investit pas l’équivalent d’une année d’importation de produits alimentaires dans la mise en valeur des terres affectées à la production céréalière et fourragère pour assurer la sécurité alimentaire (un concept qui a été abandonné depuis quelques années et remplacé par le renouveau agricole)?
La réponse à ces questions revient aux cadres du ministère de l’agriculture. A bon entendeur salut! »


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